L’ego peut être défini comme la valeur que je m’accorde.

Lorsqu’il s’agit d’évaluer si une personne a un ego bien dimensionné, il s’agit donc de vérifier si sa vision de sa propre valeur est pertinente. Attention aux erreurs de diagnostic !

Dans mes interventions, il m’arrive parfois de rencontrer des personnes qui se plaignent de ce qu’ils appellent l’ego surdimensionné de l’un de leurs collègues ou de leur supérieur hiérarchique. Je leur demande alors de me décrire les comportements qu’ils ont pu observer de la part de la personne concernée, et qui les ont conduites à formuler ce diagnostic.

Voici un exemple de réponse : « il passe son temps à affirmer des positions tranchées, il ne tolère pas la contradiction, il n’écoute pas, il veut toujours avoir raison, il ne rate jamais une occasion de faire étalage de sa science ou de sa position hiérarchique, alors même que nous ne les avons pas remises en cause ». Puis, je pose la question suivante : « Qu’est-ce qui peut faire qu’une personne croit devoir régulièrement s’affirmer, défendre sa position, alors qu’elle n’est pas remise en question ? Et d’où vient l’énorme énergie qu’elle déploie constamment pour cela ? »

Mon hypothèse

Il me paraît probable que, si elle a tendance à reproduire fréquemment ce type de comportement, c’est que, en fait, elle n’a pas confiance en elle. Elle doute de sa valeur : elle soufre donc d’un ego sous-dimensionné. En effet, si un individu a une vision positive de sa valeur il n’éprouvera pas le besoin de mettre tant d’énergie à montrer sa valeur à son entourage.

D’où vient son énergie ?

Dans ce cas, elle vient d’un versant pathologique de la peur avec deux options.

L’angoisse de ne pas être à la hauteur : plus cette angoisse est forte, plus la personne s’active pour la contrer. Le message caché de tout son comportement peut être : « Vous voyez, j’ai de la valeur ! »

L’angoisse que cela se voie : la personne a conclu qu’elle n’était pas à la hauteur. Sa terreur est que les autres s’en aperçoivent. Elle fait donc comme la pieuvre qui, pour ne pas se faire prendre, va libérer un jet d’encre. Donc son comportement dominant, voire méprisant, a pour but de masquer la vision négative qu’elle a d’elle-même.

Dans la troisième partie consacrée à la coopération positive, nous verrons, entre autres, comment gérer la relation avec une personne qui présente ce type de fonctionnement.

Si un individu a une vision positive de sa valeur, il n’éprouvera pas le besoin de mettre une énergie conséquente à montrer sa valeur à son entourage.